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  • Photo du rédacteurDamien Lefranc

Perlimpinpin

Dernière mise à jour : 10 oct. 2022


Le BIM management est un sujet extrêmement populaire sur les réseaux sociaux et les webinairs sur cette thématique ont pullulés lors des périodes de confinement. A tel point qu'il semble relativement acquis par certain qu’un BIM manager à des fonctions homogènes d’une entité à l’autre (Maitre d’œuvre, maître d’ouvrage, assistant à la maîtrise d’ouvrage, agence d’architecture, entreprise spécialisée, entreprise générale ...). C’est évidemment loin d’être le cas.


Le second apriori tient dans un discours malhonnête consistant à dire que le BIM est magique auprès des opérateurs et acheteurs publics. Pas étonnant que ces missions soit sous-considérées. Si c’est magique, ça doit être gratuit ou « transparent » dans la direction d’un projet. Il est même possible de lancer de jeune diplômé dans le grand bain, prêt à se noyer. Un master spécialisé BIM en poche et hop vous vous retrouvez parachuté à l’autre bout de l’hexagone et même plus loin, engagé dans une entreprise de “digitalisation”, de “transformation numérique”, pour un enjeu qui dépasse la direction de votre entreprise et vous-même.


Dans une série d'articles, je souhaite transmettre ma vision de ce métier et les étapes essentielles à acquérir ou à mettre en place sur les projets. Mes attributions de postes et les mentors que j'ai pu croiser dans ma récente carrière ont peu à peu dessiné dans mon esprit ce qu'est une mission de BIM management. Elle doit permettre la mise en place d’une démarche BIM pour mieux concevoir, construire, exploiter et permettre de nouveaux usages afin de répondre aux enjeux environnements, économiques et sanitaires. Tout d’abord, je souhaite par quelques questions - réponses rétablir une vision d’ensemble :

  • Pourquoi la maîtrise d’Ouvrage s'attache tant à mettre en place des démarches BIM sur ses projets ? Pour avoir une base de données qui vivra en parallèle de l’ouvrage physique : la maquette numérique d’exploitation et maintenance ou le jumeau numérique (la version francisée du digital twin). En dehors de cette phase, la seule chose qui l’importe est que la maquette numérique soit vecteur d’efficacité en conception et en construction par de multiples, et parfois, nouveaux usages répondant à des labels ;

  • Pourquoi la maîtrise d’œuvre met en place des démarches BIM ? Simplement pour obtenir des marchés et aussi un peu pour explorer de nouveaux usages plutôt fun ;

  • Pourquoi les entreprises d’exécution s’intègrent dans ces démarches BIM ? Pour leur survie.

Bien qu’un peu caricatural, cette vision devrait guider les décideurs. La démarche BIM est donc un enchaînement qui impact tout le monde (parfois vécu comme un vortex par des petits bureaux d’études et des PMEs) jusqu’au compagnons sur chantier.

 

La mission de BIM management tourne selon moi autour de 3 axes :

  • Le contrat contenu selon notre rôle dans la charte BIM, le cahier des charges BIM puis la convention BIM et le plan d’exécution BIM des entreprises d’exécution ;

  • Les maquettes numériques avec le modèle alpha du BIM management qui est le modèle de référence. Toutes les maquettes doivent être contrôlées vis-à-vis de ce modèle par l’intermédiaire de revues de maquettes puis consolidées pour garantir l’unicité de la base de données à chaque phase de projet ;

  • La mise en place et la surveillance de l’environnement commun de données (Common Data Environment) qui se traduit dans une démarche BIM de niveau 2 par une plateforme collaborative. Celle-ci est la “place du village” où les maquettes se réunissent et sur laquelle les contributeurs aux maquettes débattent ;

Sans ces 3 axes, on peut parler de bricolage. Enfin, l’axe qui ne devrait pas en être un mais qui occupe le plus clair du temps de tous les BIM managers actuellement est la montée en compétence des intervenants. Ce que j’appellerai l’assistance. Il existe un gouffre qui est urgent de corriger en formant, en accompagnant, en considérant et en payant correctement ces bureaux d’études et entreprises d’exécution. Les propositions et l'adaptation de formations de type BAC+2, BAC+3 sont primordiales pour combler ce retard.


Assurer une mission de BIM management, demande de bonnes connaissances :

  • De certains outils de modélisation (Revit, ArchiCAD, Tekla, Allplan ...). Pas tous mais quelques-uns afin de comprendre leurs logiques de gestion et de création d'objets, de gestion de nomenclatures et de données. Pour ma part, il s'agit plutôt de Revit. L’enjeu est de comprendre le principe d’un “Building Description System” mis en avant par Charles M.Eastman ;

  • Du format IFC qui est de plus en plus demandé par les clients pour la gestion à long terme de leurs ouvrages. L’openBIM étant un gage de pérennité de la donnée des modèles. L'édition de format IFC depuis les différents logiciels métiers est encore trop peu considéré par les contributeurs de la maquette numérique. Je dirai que 30% de mon temps est consacré à l'assistance de modeleur démuni face à cet export ;

  • Bien évidemment, de l’acte de construire, des procédés constructifs, des notions juridiques sur les marchés de travaux ... ;

C’est donc une fonction qui demande de l’expertise et qui, contrairement à ce que je peux entendre (untel fera office de BIM manager, le digital c’est son truc !), ne s’improvise pas. C’est une fonction hétérogène selon l’environnement dans lequel vous l’exercer et selon les usages de la maquette qui sont mis en place.


Vous l’avez compris, à travers l'explication de ce métier, je souhaite mettre la lumière sur les fonctions de producteur BIM, de coordinateur BIM et d’autres métiers rayonnant autour des maquettes numériques car la démarche BIM demande du temps, une vraie considération de la Convention BIM comme pièce contractuelle et des personnes dédiés à ces fonctions quel que soit leurs rôles. Il y a du chemin à faire dans un secteur où presque tout est résolu sur site, on devrait pouvoir mieux faire...


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